Soupçon d’infidélité, procédure de divorce pour faute en vue : que faire ?
Lorsqu’un conjoint trompe, la tentation est grande de vouloir prouver l’adultère. Mais attention : toutes les méthodes ne sont pas autorisées. Quelles preuves sont recevables ? Où commence l’illégalité ? Comment constituer un dossier solide sans enfreindre la loi ? Cet article s’adresse à toute personne souhaitant divorcer pour faute, en apportant un éclairage clair, juridique et concret sur les moyens de prouver une relation extraconjugale en toute légalité.

Qu’est-ce que l’adultère au sens du Code civil ?
En droit français, l’adultère est une violation du devoir de fidélité inscrit dans l’article 212 du Code civil, qui stipule que « les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours et assistance ». Si cette faute ne constitue plus une infraction pénale, elle demeure un motif de divorce pour faute, prévu aux articles 242 à 245 du Code civil.
L’adultère peut être sanctionné par un divorce aux torts exclusifs, avec des conséquences sur la pension alimentaire, les dommages et intérêts pour préjudice moral, voire sur la garde des enfants. Mais pour cela, encore faut-il le prouver de manière recevable devant le juge.
Quelles preuves d’adultère sont admises en justice ?
Pour qu’un constat d’adultère soit pris en compte par le juge aux affaires familiales, il doit reposer sur des éléments objectifs, précis et légaux. La justice accepte plusieurs types de preuves, classées ici par nature.
1. Les preuves matérielles : des indices concrets
Ce sont les éléments tangibles, comme :
- des factures d’hôtel ou de restaurant au nom du conjoint,
- des relevés bancaires,
- des échanges de courriers,
- des billets de transport.
Elles doivent permettre de démontrer une relation extraconjugale avérée, sans équivoque.
2. Les preuves électroniques : SMS, mails et réseaux sociaux
Un SMS comme preuve d’adultère est recevable à condition :
- qu’il provienne du téléphone du conjoint,
- qu’il ait été collecté sans ruse ni piratage.
Il en va de même pour les e-mails ou les messages privés sur les réseaux sociaux. En revanche, l’accès frauduleux à une boîte mail ou un compte privé constitue une violation du secret des correspondances et rend la preuve irrecevable.
3. Les témoignages et constats : des appuis humains
Les témoignages familiaux, ceux d’amis ou de voisins, sont admissibles s’ils sont écrits, datés, signés, et accompagnés d’une copie de pièce d’identité. Le constat d’huissier, quant à lui, apporte une valeur probante importante, notamment s’il est réalisé en présence du conjoint.
Ce qu’il ne faut surtout pas faire : les preuves illégales
En matière de divorce, la tentation de collecter des preuves par tous les moyens peut être forte. Pourtant, la justice française impose des règles strictes : toute preuve obtenue au mépris de la loi peut être écartée par le juge et exposer son auteur à des sanctions pénales.
Voici des exemples de pratiques interdites, souvent mal comprises :
- Installer un mouchard GPS sur le véhicule du conjoint sans son consentement
Même si le but est de prouver une liaison, cette pratique constitue une atteinte à la vie privée, passible de sanctions pénales. - Enregistrer une conversation privée à l’insu de l’autre personne
Que ce soit en face-à-face, au téléphone ou à distance, un enregistrement non consenti est irrecevable devant un tribunal et peut entraîner une condamnation pour surveillance illicite. - Forcer l’accès à un téléphone ou un ordinateur protégé par un code
Accéder à des messages, mails ou photos sans l’accord explicite du conjoint constitue une violation du secret des correspondances, interdit par la loi.
Ces comportements sont sanctionnés par l’article 226-1 du Code pénal, qui protège le droit fondamental au respect de la vie privée. En résumé : une preuve illégalement obtenue peut nuire à votre dossier de divorce, au lieu de le renforcer.

Pourquoi faire appel à un détective privé agréé par le CNAPS ?
Faire appel à un détective privé agréé CNAPS est l’option la plus fiable pour recueillir des preuves légalement recevables. Ces professionnels sont habilités à surveiller, enquêter et documenter des faits dans le strict respect du cadre légal.
Le rapport d’un détective privé peut être produit devant un juge, à condition qu’il respecte les règles de loyauté et de proportionnalité dans la collecte des éléments.
Zoom sur Carole Frémy, détective privé à Poitiers, Niort et Tours
Carole Frémy, enquêtrice agréée, intervient dans des situations délicates liées à l’adultère. Son expertise repose sur :
- des méthodes de filature discrètes,
- la rédaction de rapports solides juridiquement,
- une approche humaine, respectueuse et professionnelle.
Elle accompagne les particuliers dans la recherche de preuves d’adultère sans jamais franchir les limites fixées par la loi.
Lire notre article sur Comment trouver un détective privé ?
Quelles sont les conséquences légales d’un adultère prouvé ?
La preuve d’un adultère peut avoir des conséquences importantes dans le cadre d’une procédure de divorce pour faute, en particulier lorsqu’elle est étayée par d’autres manquements aux devoirs du mariage (violence, abandon du domicile, humiliation, etc.).
Voici les principales implications juridiques possibles :
- Un divorce aux torts exclusifs du conjoint infidèle
Si le juge estime que la faute est suffisamment grave pour rendre intolérable le maintien de la vie commune, il peut prononcer un divorce aux torts exclusifs. Cela signifie que le conjoint victime de l’infidélité est juridiquement reconnu comme « non fautif ». - L’octroi de dommages et intérêts pour préjudice moral
L’article 266 du Code civil permet au conjoint lésé de réclamer une indemnisation lorsque la rupture lui cause un préjudice moral ou matériel important. L’adultère peut constituer un fondement à cette demande, notamment en cas d’humiliation publique ou de trahison caractérisée. - Une influence sur les conditions de garde des enfants
En principe, l’adultère ne joue pas sur les droits parentaux. Toutefois, dans certains cas extrêmes — lorsque l’adultère s’est déroulé de manière à perturber gravement l’équilibre des enfants (présence de tiers inappropriés, négligence manifeste, etc.) — il peut influencer les décisions du juge quant à la garde ou au droit de visite.
💡 Il est essentiel de noter que la preuve d’un adultère, aussi solide soit-elle, ne suffit pas toujours à emporter la décision. Elle doit être contextualisée et corrélée à d’autres éléments de comportement fautif pour peser réellement dans le jugement.
Conclusion : prouver un adultère, oui… mais toujours dans le cadre de la loi
Prouver un adultère est une démarche sensible qui doit être encadrée juridiquement. En agissant seul, on court le risque de voir ses preuves rejetées ou d’être poursuivi pour atteinte à la vie privée.
Le meilleur conseil ? S’entourer de professionnels compétents, avocats ou détectives agréés comme Carole Frémy, pour garantir à la fois l’efficacité et la légalité de votre démarche.
Article écrit par Carole Frémy, Directrice de l’agence CF Investigations.
Se connecter sur Linkedin